Le livre «24 Heurs et malheurs du Mans»

Rédigé le 07/06/2023
Laurent Missbauer

Avant le coup d’envoi ce samedi de l’édition 2023 des 24 Heures du Mans, celle du centenaire, Sport-Auto.ch a reçu le livre «24 Heurs et malheurs du Mans». Et parmi les «heurs» évoqués dans ce livre, on citera avant tout la première victoire absolue de Porsche au Mans en 1970 (photo). On relèvera aussi que, en clin d’œil aux trios de pilotes qui se relaient en piste, ce livre a fait appel à un trio d’auteurs, à savoir les deux journalistes Stéphane Bois et Guillaume Nédélec, ainsi que le romancier Bob Garcia qui ne devrait pas être un inconnu pour nos lecteurs. C’est en effet lui qui avait écrit en 2018 le livre «Rebellion Racing aux 24 Heures du Mans», livre consacré à l’écurie suisse Rebellion, basée à Romanel-sur-Lausanne.

Publié aux éditions du Rocher, le livre «24 Heurs et malheurs du Mans» compte 290 pages. Comme son titre l’annonce, il évoque les «heurs», à savoir les bonheurs, les victoires et autres exploits, ainsi que les «malheurs», à savoir les déceptions, les accidents et les tragédies. Au sujet de ces dernières, celle de 1955, qui causa la mort de 84 personnes dont celle du pilote français Pierre Levegh qui conduisait la Mercedes no 8, se traduira par l’interdiction des courses en circuit en Suisse.

L’accident survenu le 11 juin 1955, après un peu plus de trois heures de course, est décrit comme suit dans ce nouveau livre: «Mike Hawthorn, au volant de sa Jaguar, est en tête devant la Mercedes de Juan Manuel Fangio. Il vient de prendre un tour aux deux Mercedes de Pierre Levegh et Karl Kling et décide de rentrer au stand. Mais l’Austin pilotée par Lance Macklin est juste devant lui. Elle roule à 215 km/h tandis qu’il est à 250 km/h. Plutôt que de ralentir derrière Macklin et risquer de perdre son avance sur Fangio, Hawthorn fait alors une manœuvre insensée: il double Lance Macklin, lui fait une queue de poisson et freine pour plonger dans l’entrée des stands. En une fraction de seconde, Hawthorn provoque une réaction en chaîne aux conséquences dramatiques…»


«Dans un geste réflexe», lit-on au paragraphe suivant, «Lance Macklin donne un coup de volant et se déporte vers la gauche pour éviter la collision avec Hawthorn. Mais la Mercedes de Levegh arrive comme une fusée derrière lui… L’arrière de l’Austin se transforme en un véritable tremplin qui propulse la Mercedes dans les airs à pleine vitesse. La Mercedes no 8 sectionne un câble électrique puis explose projetant le train avant et le moteur dans la foule. Le sol est jonché de cadavres et de victimes agonisant…»

Ironie du sort, le livre de Stéphane Dubois, Bob Garcia et Guillaume Nédélec nous apprend que le samedi, quelques instants avant le début de la course, Alfred Neubauer, le directeur de course de Mercedes, avait sollicité un rendez-vous avec le directeur de course afin de lui signifier que «la partie la plus dangereuse du circuit est le secteur devant les stands. Il est trop étroit et on frôle sans cesse l’accident…»

Moins triste est le récit de la première victoire absolue de Porsche aux 24 Heures du Mans qui revient en 1970 à la Porsche 917 no 23 pilotée par le duo Hans Herrmann-Richard Attwood. Ce nouveau livre révèle ainsi que le comportement de Richard Attwood avait été exceptionnel malgré le fait qu’il était «vraiment mal en point»: «Il n’avait rien pu avaler de tout le week-end et était tellement fatigué dimanche soir qu’il avait dû prématurément quitter la table du dîner organisé pour fêter la victoire. Deux jours plus tard, il consulte son médecin qui lui apprend qu’il a gagné les 24 Heures du Mans avec les oreillons!»

Egalement très intéressant est le chapitre consacré à l’édition 2017 des 24 Heures du Mans, l’année où l’écurie suisse Rebellion Racing s’aligne en LMP2 sous les couleurs de Michel Vaillant. On apprend en effet dans le livre que, avec «la bénédiction de la FIA», Rebellion Racing renomme l’équipe Vaillante Rebellion. «Quant à l’Automobile Club de l’Ouest, il joue le jeu de Michel Vaillant et accorde une dérogation spéciale pour que le numéro 13 soit apposé sur la première Vaillante Rebellion, comme le modèle de la bande dessinée qui lui est consacrée, alors que les numéros de course commençant par le chiffre 1 sont réservés aux prototypes de la catégorie LMP1!»

Bref, si vous voulez découvrir les différents «heurs et malheurs» qui ont ponctué les 24 Heures du Mans depuis leur création il y a 100 ans, n’hésitez pas à vous procurez, pour 19,90 euros, le livre «24 Heurs et malheurs du Mans», vous ne le regretterez certainement pas. Ces… 24 chapitres se lisent en effet comme un roman!

Crédits des photos: Porsche, Laurent Missbauer et Bob Garcia