Il y a des soirées qui sortent de l’ordinaire.Le 10 octobre passé nous avons été invités à un évènement exclusif en présence de Sébastien Buemi, le pilote suisse 4x vainqueur des 24h du Mans, 4x champion du monde WEC, et champion du monde de Formule E durant la saison 2015-2016. Le pilote vaudois nous a ouvert les portes de son petit musée privé contenant diverses voitures de course exceptionnelles ayant marqué d’importants jalons dans sa carrière. Une occasion unique de prendre conscience du parcours hors norme que Sébastien Buemi est en train de tracer dans le sport automobile depuis ses débuts.
Dès ses débuts en karting à seulement 6 ans en 1994, le pilote d’Aigle a su gravir peu à peu les échelons de sa carrière automobile, avec détermination et travail. Il remporte, au fil des ans, plusieurs titres nationaux et internationaux, avant d’accéder notamment à la Formule 3 en 2006. Tenu en haute estime par la direction de Red Bull, il accède finalement à la F1 en 2009. Lors de son premier Grand Prix à Melbourne, en Australie le 29 mars 2009, il devient le quatrième plus jeune pilote de l’histoire à marquer un point en championnat du monde de Formule 1. La magnifique Toro Rosso STR4 de cette saison 2009 trône au milieu de la collection. Une vue atypique, d’autant plus en sachant que cette monoplace contient toujours son moteur V8 Ferrari, capable de tourner à plus de 18 000 tr/min à cette époque. “C’est le châssis avec lequel j’ai roulé en 2009. Se mettre d’accord avec Ferrari pour avoir le moteur inclus a été compliqué, mais on a finalement réussi !”, nous fait remarquer Sébastien Buemi. Après 55 Grands Prix en F1 disputés avec la Scuderia Toro Rosso jusqu’en fin 2011, le Suisse continue d’être pilote d’essais Red Bull qui apprécie grandement ses aptitudes de metteur au point des voitures. Une coopération qui dure encore actuellement, et n’est pas prête de s’arrêter de sitôt. À la fois bon pilote et ingénieur talentueux, le Vaudois est encore et toujours en contrat avec Red Bull pour contribuer aux développements de leurs monoplaces de F1.
En parallèle de cela, il obtient le titre de champion du monde de Formule E durant la saison 2015-2016, avec l’équipe Renault e.dams. La Renault DAMS Z.E17 que nous voyons ici représente bien les débuts de cette discipline, avec un empattement long permettant de loger la grande batterie du moteur électrique à l’arrière de la monoplace. Le fait de disputer des courses sur des tracés urbains avec ces voitures sans pneus slicks rendait le niveau des championnats très relevé, mais Buemi a toujours su jouer les avant-postes. Il est actuellement sous contrat avec l’équipe Envision Racing, et sa prochaine saison commencera au Brésil le 7 décembre prochain. Là encore, son expérience dans la course et ses qualités de mise au point sont une grande valeur ajoutée pour son équipe.
Mais voici que nos regards se tournent vers le coin de la pièce, avec une voiture du Championnat d’Endurance WEC bien particulière : la Toyota TS050, de 2018-2019. C’est avec cette voiture que l’Aiglon a remporté les 24h du Mans en 2018, après avoir couru en WEC pour Toyota depuis 2012. Faisant équipe avec Fernando Alonso et Kazuki Nakajima, Sébastien Buemi pouvait enfin savourer le sacre de gagner les 24h du Mans. Un exploit qu’il rééditera 3 fois, la dernière victoire remontant à 2022. “Gagner les 24h du Mans, une course que mon grand-père a faite en 1960, a été un rêve devenu réalité”, mentionne le pilote avec fierté. Là encore, la voiture exposée est complète et dotée de sa mécanique originale. Pour anectode, Fernando Alonso ,lui, dispose uniquement d’une Showcar de ce modèle, qui lui a également permis d’ajouter Le Mans à son palmarès. C’est donc une pièce très fascinante à regarder !
Avec l’équipe Toyota Gazoo Racing, Sébastien Buemi a su développer une relation à très long terme en WEC, fait plutôt rare dans le sport automobile récent. En effet, il a disposé de l’un des contrats les plus longs jamais existé dans l’histoire récente du WEC, avec 6 ans. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la saison 2024 n’est pas encore terminée mais le Vaudois est clairement déterminé à amener à l’équipe vers le haut. L’objectif pour 2024 ? « Essayer de faire gagner le titre de constructeurs pour Toyota. Pour cela il faudra éviter de faire des erreurs. Toyota a un peu plus d’expérience que la majorité des autres constructeurs, et c‘est un atout pour nous.”
Sébastien Buemi continue de travailler avec le regard tourné vers le futur. Il est l’un des très rares pilotes actuels engagé sur trois fronts avec trois contrats en WEC, Formule E et F1. Il est le pilote automobile suisse le plus couronné au niveau mondial, et a malgré tout su rester une personne humble et captivante à travers ses anecdotes et sa disponibilité. Nous nous réjouissons d’avance de continuer à suivre ses prochains résultats ces prochaines années !
Crédits photo: Nicolas Mari / Sport-Auto.ch