ROADTRIP TO LE MANS EN CHEVROLET CORVETTE C8 – ÉPISODE 1/2

Rédigé le 08/07/2022
Sébastien

ROADTRIP TO LE MANS
EN CHEVROLET CORVETTE C8
ÉPISODE 1/2

Le reportage Sport-Auto.ch du 8 juillet 2022

Rédaction : Sébastien Moulin
Photographies : Sébastien Moulin

Le trajet vers les 24 heures du Mans est devenu une sorte de pèlerinage pour des milliers de fans. Un voyage qu’ils entreprennent des quatre coins de l’Europe afin de s’imprégner de sensations fortes et de l’atmosphère survoltée d’une des plus célèbres courses automobiles au monde.

Pour ce roadtrip en direction du Mans, peut-on rêver meilleure monture qu’un des modèles similaires à ceux engagés en GT Pro, la catégorie reine des GT aux 24 heures du Mans ? C’est pourtant dans un rêve bien éveillé que Sport-Auto.ch a pris la route en direction de la Sarthe au volant d’une Chevrolet Corvette C8 Stingray.

Notre voyage commence au petit matin du jeudi précédant la course. Notre objectif étant d’arriver au Mans avant 17 heures afin d’assister à la séance d’essai qualificative. Nous avons rendez-vous dans la banlieue zurichoise, au siège de Chevrolet Europe. Là, deux Corvette nous attendent dans le parking de la société : un coupé de couleur rouge et un cabriolet orange. Adepte des cheveux au vent, je suis ravi d’apprendre que celle qui m’est réservée est la version cabriolet tandis que Luca, un jeune influenceur allemand, s’installe au volant du coupé.

A noter que même sur ce dernier, le toit est escamotable mais contrairement au cabriolet, il doit prendre place dans la malle arrière, diminuant d’autant la pace disponible pour les bagages. Mon appréhension concerne d’ailleurs la place disponible pour ces derniers car en plus de mes affaires personnelles, je tiens à emmener mon matériel photo. Mes craintes sont vite dissipées, car en additionnant la capacité du compartiment situé sous le capot avant et celui situé à l’arrière, on dispose de 350 litres.

La nouvelle Chevrolet Corvette dispose de deux coffres, car la grande révolution de cette nouvelle génération est sans conteste la position du gros V8 6,2 litres atmosphérique de 482 ch. Rangé depuis 69 ans sous le capot avant, il a désormais migré en position centrale arrière. Si je n’ai guère de doute sur ce que peut apporter cette mutation sur le comportement dynamique, je me demande si cette huitième génération saura garder l’identité propre qui a fait son succès.

Les nouvelles proportions imposées par le positionnement central du moteur ont obligé les designers Chevrolet à repartir d’une page blanche. Mais son faciès, audacieux et futuriste, reste très identifiable. Ses lignes sont plus tendues avec de hautes ailes arrière body-buildées. Un look de supercar qui diffuse une impression de puissance.

Même si j’aurais apprécié être assis un peu plus bas, mes 195 cm ont trouvé le moyen de s’installer derrière le volant carré de cette Corvette C8 Stingray. Les sièges sont ventilés, un must en cette saison estivale. Le cockpit s’enroule littéralement autour de moi, me donnant l’impression de faire corps avec la voiture. La longue alignée de boutons bordant le côté droit de la console centrale accentue encore ce sentiment. La qualité des finitions et des matériaux a fait un bond en avant spectaculaire par rapport à la Corvette de 7ème génération. Elle n’a définitivement plus à rougir face à toutes ses concurrentes, qu’elles soient allemandes ou anglaises.

Si mes premières impressions de conduite sont excellentes, le parcours autoroutier menant au Mans ne répondra pas à toute mes questions concernant le comportement de l’Américaine. Mais un prochain essai complet sur nos routes devrait combler cette lacune. Les kilomètres autoroutiers défilent, dans un confort remarquable, juste perturbé par le régulateur de vitesse, qui malheureusement n’est pas adaptatif. La sonorité du V8 pénètre à peine l’habitacle ce qui permet de profiter pleinement de l’irréprochable système audio Bose, même si l’utilisation de Apple CarPlay ou Android Auto nécessite encore un câble.

Je prends le temps de découvrir la flopée de modes de conduite sélectionnable à l’aide d’une molette située sur la console centrale. Mais ce qui attire mon attention est le bouton « Z » placé sur la gauche du volant. Un peu à l’image des boutons M sur certaines sportives BMW, il permet par une simple pression d’accéder à un mode totalement personnalisable. Direction, suspension, boîte, sonorité moteur et même sensibilité de freinage ; tout peut être ajusté.

Après une petite pause casse-croute, je décide de découvrir la voiture pour profiter du beau temps sur la dernière centaine de kilomètres. L’ouverture nécessite 16 secondes et peut être effectuée jusqu’à 50 km/h. Visiblement j’ai dû dépasser cette vitesse plus rapidement que je ne le pensais, car alors que je suis en pleine accélération pour me lancer sur l’autoroute, ma Corvette refuse catégoriquement de dépasser les 100 km/h. Le temps de ralentir prudemment sur la bande d’arrêt d’urgence pour terminer la manœuvre que déjà le coupé rouge de mon collègue germanique a quitté l’horizon.

Je le rattrape avant la sortie « Le Mans ». A l’approche du circuit, un membre du team Corvette nous attend pour nous remettre les divers laissez-passer et autorisations qui nous permettront de circuler librement dans l’enceinte du circuit et d’avoir accès aux différents points stratégiques pour suivre la course. Notre point de chute se trouve au milieu du tracé de 13,6 km, à l’Hippodrome du Mans. Arrivés les premiers sur place, nous prenons possession de nos logements ; des conteneurs luxueusement aménagés, avec douche et toilettes. Chacun portant un nom mythique des 24h du Mans, je dormirai aux « Hunaudières » tandis que mon collègue Luca sera à « Tertre Rouge ».

Après avoir été lavée par l’équipe, ma Corvette est alignée devant mon conteneur aux cotés de celles des autres invités arrivés entre temps des quatre coins de l’Europe. Une fabuleuse brochette d’une quinzaine de C8 représentant quasiment toutes les variantes de couleurs disponibles. 

Il est temps de nous rendre dans le paddock afin d’assister aux derniers essais qualificatifs et au roulage de nuit. Nous sommes accueillis dans la loge surplombant le stand Corvette Racing par Oliver Gavin, quintuple vainqueur des 24 heures du Mans en catégorie GT avec Corvette. Il sera notre guide durant tout le week-end. Les fenêtres de la loge nous offrent une vue plongeante sur la voie des stands, pile au-dessus du garage Corvette Racing devant lesquelles les deux C8R numérotées 63 et 64 s’apprêtent à s’élancer pour les qualifications.

Le moins que l’on puisse dire est que le week-end commence à merveille puisque 30 minutes plus tard, les deux C8R décrochent les première et deuxième places de l’Hyperpole en catégorie LMGT Pro. C’est la joie dans le camp américain, même si tout le monde a conscience que la route jusqu’à l’arrivée du double tour d’horloge est encore très longue et semée d’embûches.

Traditionnellement, les voitures des 24h du Mans ne roulent pas le vendredi. Oliver Gavin en profite pour nous faire une visite du stand Corvette. L’occasion de voir travailler les équipes, discuter brièvement avec les pilotes et découvrir tranquillement les coulisses du Mans avant le stress de la course. Nous y retournerons durant la course, ce sera une tout autre ambiance. Le team est en train de s’entraîner à changer les pneus, disques et plaquettes de frein sur un des bolides jaunes ; il faut moins d’une minute, pour rentrer la voiture dans le box, exécuter la manœuvre et la remettre en piste !

Nous remontons ensuite dans la loge où Tadge Juechter, Chief Engineer depuis 3 générations de Corvette, nous fait un exposé qui semble passionner mes collègues, visiblement plus familiers que moi à l’accent de Detroit. A la fin de son exposé, je lui demande des explications sur ce qu’il me semble être une croix suisse sur le logo Corvette

Vendredi, c’est aussi le jour où tous les pilotes se retrouvent au centre-ville du Mans pour la fameuse parade des Pilotes. Une immense fête populaire dans une ambiance incomparable, les héros du week-end défilant à bord de véhicules sans toit. Les pilotes Chevrolet se présentent à bord d’une ancienne Renault (!) ainsi que d’une Chevrolet Camaro, suivis d’un exemplaire de chaque génération de Corvette. Un spectacle haut en couleurs, que j’ai le luxe de pouvoir admirer depuis une loge privée, Place de la République, une coupe de champagne à la main ! Nous retournons à l’hippodrome pour une soirée BBQ et une nuit bien reposante avant le départ de la course qui sera donné sur le coup de 16 heures samedi après-midi.

Rendez-vous prochainement sur Sport-Auto.ch pour le second épisode de ce roadtrip, avec le départ des 24H du Mans !

Remerciements

Merci à Chevrolet Europe pour l’invitation à nous rendre aux 24H du Mans au volant de la nouvelle Chevrolet Corvette C8.

Tous nos essais de A à Z :