ROADTRIP – 6’000KM EN HONDA CIVIC TYPE R – ÉPISODE 1/3

Rédigé le 06/01/2020
Sébastien

6’000 KM EN
HONDA CIVIC TYPE R
EPISODE 1/3

Le reportage Sport-Auto.ch du 6 janvier 2020

Rédaction : Sébastien Moulin
Photographies : Sébastien Moulin

Cap sur l’Espagne et le Portugal pour ce premier carnet de voyage Sport-Auto.ch. L’idée est de faire le tour complet de la péninsule ibérique, le Nord de l’Espagne, le Portugal avant de revenir par l’Andalousie, soit environ 6’000 kilomètres d’autoroutes, de routes côtières et même quelques tortueuses envolées montagneuses. Honda Suisse, séduit par notre itinéraire, nous a gentiment proposé de choisir entre la confortable CR-V Hybrid, la plus petite HR-V Turbo ou la bouillonnante Civic Type R. Entre raison et passion, le choix est cornélien. Mais soyons fou ! Lors de nos précédents essais, la Type R s’est révélée être une des références parmi les tractions sportives. Peut-elle être une alliée de choix au quotidien dans tel périple ? Je veux en avoir le cœur net !

Traversée de la France

Le programme de la première journée de notre roadtrip est très simple : se rapprocher le plus rapidement possible de la frontière espagnole. Nous roulons donc toute la journée, traversant la France d’est en ouest. Une petite dizaine d’heures d’autoroute sous une pluie battante, le temps de faire plus ample connaissance avec la Honda Civic Type R, et de dissiper deux inquiétudes.

La première concerne le mode « confort ». Heureusement, il porte correctement son nom. Il vient compléter les modes « sport » et « R+ » déjà existants et avait cruellement manqué sur la précédente version, la Civic Type R FK2 que j’avais essayé en 2016. On peut donc avaler les kilomètres d’autoroute avec cette voiture dans un confort correct, même si elle se révèle passablement bruyante à vitesse élevée.

La seconde appréhension, comme souvent en matière de sportive, est la consommation. Après 800 kilomètres, l’ordinateur de bord indique un raisonnable 8,4l/100km. Par contre, le volume limité du réservoir (46 litres) oblige un passage fréquent à la pompe. A noter que la première photo de ce Road trip doit être mis à l’actif de la marée chaussée. Les limitations de vitesse en France varient en fonction de la météo, et je dois avouer que je me suis fait surprendre.

Même si la Type R possède une panoplie d’aides à la conduite à faire pâlir certaines grosses berlines (alerte anti-collision frontale, système d’assistance au maintien dans la voie de circulation, régulateur de vitesse adaptatif, reconnaissance des panneaux de signalisation), parcourir 800 kilomètres en une après-midi pluvieuse est tout de même usant. Nous avons donc choisi de faire une halte à St-Emilion dans le Bordelais. Quoi de mieux qu’un foie gras maison et un tournedos de canard pour se revigorer ? Le tout naturellement accompagné comme il se doit d’un Saint-Emilion Grand Cru Château Gaillard.

Pays Basque Espagnol

Si la nuit nous a requinqué, la météo est toujours aussi grise avec ce petit crachin désagréable. Nous reprenons la route vers le sud et, comme par magie, plus nous nous approchons de la frontière espagnole, plus le ciel se fait clément. Il est midi quand nous atteignons la ville frontière à Hendaye, sous un soleil radieux. Au menu de l’après-midi, rejoindre Saint-Sébastien puis Bilbao par les petites routes côtières. C’est la première fois depuis notre départ que nous voyons la mer, une petite halte s’impose pour admirer la baie depuis les premières hauteurs.

Nous sommes à peine arrêtés qu’un attroupement se forme autour de notre voiture. Aitor et ses amis, passionnés de belles mécaniques, participent à un rassemblement local de voitures sportives. Et parmi les voiture présentes, une Civic Type R EP3 phase 1. Andre, son propriétaire, ne se fait pas prier pour la positionner à côté de la nôtre pour une photo de famille. Le sourire qu’il m’a adressé lorsque je lui ai proposé de s’assoir derrière le volant de la plus jeune a égayé ma journée. « C’est sûr, un jour j’en aurais une comme ça ! »

Si vous aimez les routes sinueuses, avec très peu de circulation, je ne peux que vous conseiller la route côtière reliant San-Sébastien à Bilbao. Si l’état du bitume ne m’a pas permis de rester en mode R+, le comportement exemplaire de la Type R m’a offert un moment de plaisir intense au volant ! Et même ma passagère, bien calée dans son baquet, a apprécié la balade. Il faut dire que le décor de la côte Basque est grandiose avec quelques points de vue impressionnants sur une mer déchainée ; sans doute les prémisses de la tempête Elsa.

C’est à la nuit tombante que nous atteignons la bouillonnante capitale du Pays Basque Espagnole : Bilbao. Soirée dégustation de « pintxos » puis balade digestive le long du Nervion jusqu’au superbe musée Guggenheim.

Cantabrie et Asturies

Après un bon café croissant, on reprend la route vers l’ouest. Afin d’avaler des kilomètres, nous optons pour l’autoroute pour rejoindre Santander. Faute de place de parc, nous nous contentons d’un tour de la ville en voiture avant de prendre la route des écoliers en direction des Asturies. Notre seule véritable halte en Cantabrie a pour cadre la pittoresque cité historique de Santillana del Mar, décrite par Jean-Paul Sartre comme étant le “plus joli village d’Espagne”.

Pour la suite du voyage vers Oviedo, la ville natale de Fernando Alonso, nous choisissons une route marquée de vert sur notre carte Michelin, soit qualifiée de « parcours Pittoresque ». Imaginez, 55 kilomètres d’une route ressemblant à la montée du col du Nufenen côté Tessinois, mais sans la moindre circulation ! Sur tout le parcours de la AS114 nous n’avons effectué qu’une seule manœuvre de dépassement et croisé moins de 10 voitures. Cette expérience à elle seule justifie le choix de la Type R pour ce voyage. Sur ce terrain de jeu, en mode « sport » elle s’est révélée être une alliée de choix ! Mention spéciale pour le court levier de vitesses en aluminium, un vrai régal ! Rapide et précis, il tombe toujours parfaitement sous la main. Le talon-pointe automatique, qui synchronise le régime moteur à la descente des rapports, ajoute encore à son agrément (désactivable au besoin).

Nous rejoignons Oviedo sous la pluie, non sans avoir un nouvelle fois risqué la panne sèche. Il faut dire que dans ces conditions, il n’est plus vraiment question d’éco conduite et notre consommation journalière dépasse largement les 9l/100km… La soirée débute et se termine dans les fameuses cidreries. Le cidre des Asturies n’est pas qu’une boisson, c’est une culture et un mode de vie ! Il est servi le bras droit tendu en l’air, portant la bouteille, et le verre posé contre la cuisse gauche. Le cidre tombe ainsi tout en donnant une bonne oxygénation. Sitôt servi, sitôt bu et cul-sec s’il vous plait ! Tout un rituel !

Direction la Galice

La traversée des Asturies nous laisse un gout d’inachevé. Pluie et brouillard nous privant d’une grande partie du spectacle. Lors des trop rares « ouvertures » que Dame Nature nous dévoile, nous découvrons un paysage grandiose, presque lunaire. Ce fut l’occasion de juger du comportement dynamique de notre monture sur route mouillée. Même sans traction intégrale, la motricité est au rendez-vous grâce au différentiel à glissement limité mécanique. A son volant, on se sent en confiance même en conduite sportive, le comportement étant sûr avec un train arrière qui ne bouge pas.

Aujourd’hui notre route a croisé à maintes reprises le chemin des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Sous cette pluie battante, je suis persuadé que certains auraient volontiers pris place à bord de notre Nippone, qui passe d’ailleurs de moins en moins inaperçue. En plus des têtes qui se retournent, nous avons maintenant droit au pouce levé et même à quelques appels de phares amicaux. 

Nous voilà en Galice. La première grande ville traversée est Lugo, une ville de 300’000 habitants sans aucun charme. Pire, je dirais même que c’est la plus laide ville d’Espagne que je connaisse, et les célèbres murailles romaines qui entourent la ville n’y changent rien. Nous passons notre chemin pour rejoindre au plus vite la capitale de la Galice, Saint-Jacques de Compostelle. Les poulpes et le chorizo nous tendent les bras au pied de la cathédrale !

C’est ici que s’achève le premier épisode de ce roadtrip de plus de 6’000km en Honda Civic Type R. Mais restez connectés, la suite arrive prochainement sur Sport-Auto.ch…

En attendant, retrouvez nos impressions de conduite détaillées dans nos précédents essais de la Civic Type R FK8 :

Remerciements

Merci à Honda Suisse pour le prêt de cette Civic Type R GT.

Tous nos essais de A à Z :