C’est ce 21 avril que Cupra a présenté en première mondiale, à Berlin, la Tavascan. Ce nouveau «SUV Coupé» électrique dispose de 340 ch dans sa version VZ à traction intégrale, la plus sportive de la gamme, et de 286 ch dans sa version Endurance à deux roues motrices. Ces informations, dévoilées dans le cadre de l’étape allemande du championnat du monde de Formule E où Cupra est associé à l’écurie Abt, ont également coïncidé avec la présentation de la Cupra DarkRebel, «une voiture de sport virtuelle qui illustre l’ADN de la marque». Reportage.

La croissance de Cupra, marque qui n’a été lancée qu’il y a cinq ans, est tout simplement remarquable. Le nombre de ses ventes est en effet passé de 79’300 en 2021 à 152’900 l’année passée. Et cette croissance devrait se poursuivre malgré le départ de deux des principaux initiateurs de Cupra, Luca De Meo, nommé il y a trois ans directeur général de Renault, et Antonino Labate, récemment intronisé directeur ventes, marketing et expérience client chez Alpine. Wayne Griffiths, à la fois CEO de Seat et de Cupra, a en effet annoncé à Berlin que Cupra avait pour ambition de figurer d’ici 2030 parmi les 100 premières marques mondiales et qu’elle visait, à moyen terme, la commercialisation d’un demi-million de voitures par an.

Pour atteindre cet objectif, Cupra accroîtra progressivement le nombre de ses marchés et renforcera sa présence sur ceux où elle est déjà implantée. Quatre enseignes, uniquement dédiées à la marque sportive de Seat et appelées Cupra City Garage, ouvriront encore cette année à Madrid, Manchester, Paris et Berlin. Déjà présent en Australie, Cupra envisage actuellement son entrée sur le marché nord-américain. En attendant, la Tavascan, bien que conçue et développée à Barcelone, sera produite en Chine, dans l’usine que le Groupe Volkswagen possède à Anhui. «Il s’agit d’un centre d’innovation de pointe dédié à l’e-mobilité», précise Sven Schuwirth, le nouveau COO de Cupra.

Il faut savoir que la Tavascan est basée sur la même plateforme MEB du Groupe Volkswagen, plateforme sur laquelle sont aussi construites l’Audi Q4 e-tron, la Volkswagen ID.4 et la Skoda Enyaq Coupé RS iV que nous avons essayée en début d’année. Si la puissance de ces trois modèles ne dépasse pas 299 ch chez Audi, Skoda et VW, elle sera en revanche de 340 ch dans la Tavascan la plus puissante, à savoir la VZ qui accélérera de 0 à 100 km/h en seulement 5,6 secondes. Les 390 ch de la Porsche Taycan RWD d’entrée de gamme ne sont ainsi plus très éloignés.

On notera encore que le succès de Cupra n’a pas été étranger l’année passée à l’importante augmentation du chiffre d’affaires de Seat. Celui-ci est passé de 9,256 milliards d’euros en 2021 à 10,513 milliards d’euros en 2022. C’était le deuxième meilleur exercice de toute l’histoire de Seat après celui de 2019. Cette progression de 14% s’explique en bonne partie par l’augmentation des ventes des modèles Cupra sur lesquels les marges sont bien plus importantes que chez Seat. Cela pour le plus grand plaisir de Mark Porsche, à la fois petit-fils de Ferry Porsche et l’un des hommes forts du Groupe Volkswagen en tant que membre du conseil de surveillance non seulement de Scania mais également de Seat.

La bonne santé financière de la marque espagnole est l’un des principaux buts du Groupe Volkswagen. À voir le sourire affiché à Berlin par Mark Porsche, qui avait tenu à assister personnellement à la présentation en première mondiale de la Tavascan, la bonne santé actuelle devrait perdurer. En tout cas, les lignes du premier SUV Coupé électrique de la marque nous ont paru très réussies. Celles-ci annoncent le nouveau langage de design des futures voitures électrifiées de la gamme et devraient encore élargir à l’avenir le cercle des acheteurs de Cupra.

Commercialisée en 2024, la Tavascan sera suivie par la Terramar, un SUV hybride, également en 2024. L’UrbanRebel, une citadine électrique, sera quant à elle commercialisée en 2025. Un prototype de l’UrbanRebel était d’ailleurs présent à Berlin afin de démontrer le Cupra Exponential Experience, un «nouveau concept de course qui fusionne les mondes virtuel et réel». Grâce à un casque de réalité mixte en haute définition, les pilotes de ce prototype peuvent parcourir un monde virtuel dynamique, par exemple en effectuant une course de Barcelone à Berlin. Plusieurs tours de démonstration, effectués entre autres par le pilote Cupra Adrien Tambay, ont été proposés à quelques passagers privilégiés. Mark Porsche, lui, a eu le droit de piloter ce prototype très futuriste et en a été ravi.

«L’Exponential Experience offre une incroyable sensation», a relevé Xavi Serra, le responsable de la compétition de Cupra. «Ce que le pilote voit est certes virtuel, mais ce qu’il conduit et ce qu’il ressent est bien réel. Grâce à des environnements virtuels dynamiques qui s’inspirent des jeux vidéo et de la course, Cupra a réussi à proposer quelque chose de vraiment nouveau et original.»

Nouveau et original sont deux adjectifs qui peuvent aussi qualifier la Cupra DarkRebel, «une voiture de sport virtuelle qui illustre l’ADN de la marque». Celle-ci a également été dévoilée en première mondiale ce 21 avril à Berlin. Ce shooting-brake, dont les lignes rappellent quelque peu celles de la Ferrari GT4 Lusso T, peut être personnalisé par tout un chacun grâce au Cupra Hyper Configurator. Celui-ci permet en effet de configurer la Cupra DarkRebel pratiquement à l’infini. La version physique de ce modèle, qui sera présentée ultérieurement, sera d’ailleurs influencée par les configurations choisies par les utilisateurs du Cupra Hyper Configurator.

En attendant que la DarkRebel participe à des concours d’élégance à côté de quelques-unes des marques les plus prestigieuses de la production actuelle, Cupra les affronte d’ores et déjà dans le championnat du monde de Formule E. Le constructeur espagnol y participe depuis cette année avec le préparateur allemand Abt. Face à Porsche, Jaguar et Maserati, pour ne citer que trois des marques les plus sportives présentes dans cette compétition disputée avec des monoplaces 100% électriques, l’écurie Abt Cupra n’avait pas vraiment brillé jusqu’ici. Lors de la seconde des deux courses agendées à Berlin, ses deux pilotes, le Néerlandais Robin Frijns et le Bernois Nico Müller, se sont cependant illustrés en signant dans cet ordre les deux meilleurs temps des essais. Après avoir été pointé en tête, Nico Müller, qui court également pour Peugeot dans le championnat du monde d’endurance, a même eu la satisfaction de marquer ses premiers points de la saison en franchissant la ligne d’arrivée à un très honorable 9ème rang.

Remerciements

Merci à Cupra Suisse pour l’invitation à la première mondiale de la Cupra Tavascan à Berlin.