UNE JOURNÉE AVEC L’ALFA ROMEO TONALE PHEV Q4 280 CH

Rédigé le 30/11/2022
Laurent

ALFA ROMEO
TONALE
PHEV Q4 280 CH

Le reportage Sport-Auto.ch du 30 novembre 2022

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : D.R. Alfa Romeo, Laurent Missbauer

Avec ses 280 ch et ses quatre roues motrices, le nouvel Alfa Romeo Tonale PHEV Q4 280 ch est appelé à jouer en Suisse un rôle encore plus important que la version de 160 ch à deux roues motrices que nous avions essayée aussi bien sur le circuit de Balocco que sur le col du Tonale. Après un premier contact de 120 km dans la région de Biella, entre Milan et Turin, la version la plus puissante de la gamme Tonale nous a plu tant pour ses aptitudes dynamiques que pour son efficience. Au sujet de cette dernière, Alfa Romeo annonce des émissions de CO2 réduites à 26 g/km et plus de 80 km d’autonomie en mode électrique.

Nous voici à nouveau sur le site d’essais de Stellantis à Balocco, non loin de Milan. Par rapport à notre visite du mois de juin, les mesures d’admission se sont assouplies. Aucun autocollant n’a été apposé cette fois-ci sur notre téléphone afin de nous empêcher de prendre des photos. Nous avons dû en revanche signer une décharge où nous nous engagions à ne photographier aucun prototype. Et, croyez-nous, nous en avons vus plusieurs. A commencer par des Alfa Romeo et Maserati camouflées stationnées à côté d’une Porsche Taycan. « Eh oui, nous comparons nos modèles à ceux de la concurrence », nous lance le chauffeur qui nous conduit au centre du site. C’est là que nous attend « notre » Tonale PHEV Q4 qui est lui aussi en train d’être rechargé.

Sa couleur « vert Montreal » lui sied à merveille. Elle se réfère à l’Alfa Romeo Montreal, dévoilée au Salon de Genève de 1970, qui avait fait sensation avec son 8 cylindres de 200 ch. A l’époque, la Porsche 911 la plus puissante, la 2.4 S, ne développait que 190 ch. La couleur « vert Montreal » n’est pas la seule référence au passé. Alexandros Liokis, le très talentueux designer grec du Centro Stile Alfa Romeo, s’est ainsi inspiré de plusieurs modèles emblématiques de la marque pour concevoir le Tonale. Les trois feux qui illuminent la partie frontale sont par exemple un clin d’œil à ceux de la Zagato SZ et de la Brera. Quant au positionnement des feux arrière sur une ligne tendue, il évoque notamment celui de la 164 et de la Proteo de 1991.

« Je me rends souvent au Musée Alfa Romeo d’Arese. Les voitures qui y sont exposées sont tout autant de sources d’inspirations pour créer de nouvelles formes », a relevé Alexandros Liokis. Ce dernier n’a que 34 ans, mais le talent n’a pas besoin d’attendre de nombreuses années avant d’éclater au grand jour ! En tout cas, son interprétation de la « GT Line », appelée ainsi car elle découle de la Giulia GT, mais également de la Disco Volante et du Spider Osso di Sepia, confère beaucoup d’élégance au lignes de profil du Tonale. Il suffit de regarder nos photos pour s’en convaincre.

Avant de nous installer au volant, nous rencontrons le CEO d’Alfa Romeo, Jean-Philippe Imparato : « Vous verrez, notre nouveau Tonale procure beaucoup de plaisir », nous assure-t-il. Et il s’y connaît en plaisir de conduite. Tout comme Carlos Tavares, le CEO du groupe Stellantis, Jean-Philippe Imparato est un passionné de sport automobile qui dispute régulièrement des courses. Deux jours avant notre rencontre à Balocco, il avait par exemple participé aux 4 Heures du Castellet avec son fils Vincent.

En attaquant les virages des collines qui séparent la ville de Biella du lac de Viverone, nous constatons que Jean-Philippe Imparato ne nous a pas menti ! Avec sa motorisation hybride qui associe un 4 cylindres turbo de 1’300 cm3, distillant 180 ch aux roues avant, à un moteur électrique, délivrant jusqu’à 90 kW (122 ch) aux roues arrière, le Tonale PHEV Q4 bondit d’une courbe à l’autre avec aisance. Ce d’autant plus après avoir sélectionné le mode Dynamic qui permet de maximiser les performances avec un calibrage spécifique de la pédale d’accélérateur, ainsi que de la gestion de la boîte et de la direction.

La direction, légère et donc idéale pour se faufiler au centre de Biella en mode électrique, s’est ainsi instantanément raffermie en mode Dynamic. Les accélérations sont vigoureuses et le manque de réactivité aux sollicitations de l’accélérateur que nous avions déploré dans le Tonale de 160 ch n’est plus qu’un lointain souvenir. La sensation de puissance obtenue à l’accélération est en outre amplifiée par le système e-AWD : le couple instantané délivré par le moteur électrique agit en effet sur l’essieu arrière dès que l’on appuie sur l’accélérateur.

Une fois notre montée terminée, la descente sur le lac de Viverone nous permet de récupérer passablement d’énergie. L’autonomie de 13 km en mode 100% électrique, qui était affichée à notre tableau de bord au sommet de la colline précédemment évoquée, est ainsi passée à 20 km à notre arrivée en plaine. Là, un tronçon d’autoroute nous permet de revenir à Balocco. A 130 km/h, sur le 6ème et dernier rapport d’une excellente boîte robotisée à double embrayage, l’insonorisation de l’habitacle est parfaite. Nous n’entendons par ailleurs aucun bruit aérodynamique.

De retour à Balocco, deux ateliers nous attendent. Nous escaladons tout d’abord une pente de 20% sur un revêtement glissant où nous devons nous arrêter au milieu de la montée. Le Tonale repart ensuite sans broncher, comme si de rien n’était. « Grâce à son moteur électrique qui distille sa puissance instantanément sur l’essieu arrière, le Tonale PHEV Q4 s’avère encore plus performant que le Stelvio Q4 280 dans cet exercice », nous précise notre instructeur. Celui-ci nous invite ensuite à effectuer deux tours rapides sur le circuit de Balocco. Comme nous l’avions déjà constaté sur les collines de Biella, les aptitudes dynamiques sont au rendez-vous. Le freinage et la tenue de route sont à tout à fait acceptables pour ce SUV de 1’835 kg. Nous atteignons plusieurs fois 175 km/h dans une ligne droite coupée par une chicane de cônes avant de rentrer aux boxes, sourire aux lèvres.

Jean-Philippe Imparato arbore lui aussi un large sourire. Il nous confie sa satisfaction d’avoir dans sa gamme « un véhicule aussi enthousiasmant que le Tonale » qui, selon ses termes, n’a pas à rougir ni de la concurrence allemande, ni des modèles qui ont bâti jadis la réputation d’Alfa Romeo. « Et je sais de quoi je parle. Je suis né dans une Giulia en 1966 et notre famille a toujours eu des Alfa. La première voiture de mon épouse était d’ailleurs une Alfasud », nous confie-t-il. Sur ce plan, Mme Imparato possède un point commun avec Fred Vasseur, le patron de l’écurie Sauber-Alfa Romeo. Sa première voiture était aussi une Alfasud, nous avait-il raconté à Hinwil lors de la présentation en première suisse de l’Alfa Romeo Tonale.

« Mon père n’a eu que des Alfa Romeo. Il s’agit d’une des marques les plus emblématiques de l’histoire de l’automobile et nous sommes très fiers de participer à sa métamorphose », avait relevé Fred Vasseur. Une métamorphose que nous nous réjouissons d’approfondir lors d’un essai de plusieurs jours sur nos routes. Pour cela, il faudra cependant encore patienter. L’Alfa Romeo Tonale PHEV Q4 280 ch, dont les prix n’ont pas encore été fixés pour la Suisse, n’arrivera chez nous que dans le courant du premier trimestre de 2023.

Remerciements

Merci à Alfa Romeo Suisse pour cette invitation à découvrir le nouveau Tonale PHEV Q4 280 ch en Italie.

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