De base, la version normale de la Cupra Formentor VZ5 offre déjà une face avant très agressive visuellement. Sur la BAT, elle devient carrément menaçante. Des appendices en carbone viennent orner les prises d’air et appuyer le regard de la voiture. Le diffuseur arrière, les rétroviseurs et les bas de caisse sont également en carbone. Sur notre modèle, on retrouve de grandes jantes noires de 21 pouces qui sont bien intégrées. En effet, disponible uniquement en peinture noire, la BAT n’attire pas forcément le regard vers des éléments contrastants. Avec un look noir sur noir, le design est provoquant et expressif. Le profil aborde des parties saillantes sur les ailes, au bel effet. En revanche, petit bémol, la silhouette style “coupé” de l’arrière obstrue passablement la visibilité postérieure depuis l’habitacle.

En montant à bord, nous sommes accueillis par des seuils de portes arborant la dénomination rétroéclairée “1 of 400”. Les agréables sièges baquets Cupra CupBucket sont de série, et c’est tant mieux car ils offrent un excellent support latéral tout en restant très confortables. Petite nouveauté sur cette version, les palettes derrière le volant sont allongées par des parties en plastique. Même si leur qualité au toucher n’est pas des plus qualitatives, elles sont utiles et finalement pertinentes pour attraper les palettes plus rapidement lors des changements de vitesses. Personnellement, j’aurais aimé qu’elles soient complémentées avec un vrai levier de vitesse au centre de la console médiane pour les changements de vitesses quand le volant est en butée maximale, mais passons.

L’intérieur est calqué sur la Formentor VZ5 et l’on remarque quelques parties en plastiques durs, notamment dans les portières. L’écran central de 12 pouces a (toujours) tendance à distraire l’attention en raison de ses nombreux menus, mais la nouvelle génération des Formentor semble désormais avoir corrigé le problème. La BAT a l’avantage d’offrir un équipement de série complet, comprenant notamment des haut-parleurs BeatsAudio, sièges en cuir ou encore tapis de sol avec logo ABT. La seule option de notre modèle était le toit ouvrant (CHF 1500.-), qui offre une luminosité supplémentaire agréable.

Place maintenant à la conduite. Je presse le bouton à droite du volant et le moteur 5 cylindres d’origine Audi s’allume. Quel plaisir d’entendre ce son tellement distinctif dans la production automobile actuelle ! Par rapport à la VZ5 que nous avions essayée, la puissance passe de 390 à 450 ch ici. Rien que ça ! Les ingénieurs ABT Sportsline ont greffé au moteur un kit baptisé “ABT Power S” qui augmente également le couple maximal à désormais 530 Nm. Quant à la vitesse de pointe, elle plafonne à 270 km/h. Au volant, on sent directement qu’il s’agit d’une mécanique modifiée. Au démarrage, une alerte nous avertit de ne pas dépasser les 4000 tr/min lorsque le moteur est froid. Il faut en effet faire particulièrement attention à ne pas solliciter la mécanique avant que les températures du moteur soient suffisamment chaudes.

En conduite normale, la boîte DSG à 7 rapports n’est pas particulièrement douce et n’aime pas passer au rapport supérieur trop tôt. En effet, comme nous l’avions mentionné dans notre essai de la VZ5, le moteur a plutôt peu de couple, bas dans les tours. Ce n’est pas forcément un problème en soi, il suffit de le savoir et de laisser simplement le mode automatique de la boîte gérer les changements de vitesses. L’étagement de la boîte est agréable, avec notamment un premier rapport qui n’est ni trop court ni trop long. Ce qui est très appréciable dans les virages à angles serrés. En conduite quotidienne, la sonorité reste plutôt discrète et l’on entend d’ailleurs surtout le 5 cylindres par l’avant du véhicule.

Passons maintenant au mode Cupra, qui permet de profiter au mieux des capacités dynamiques du véhicule. Premier constat : il ne faut pas hésiter à monter dans les tours pour aller chercher les 450 ch. Dans les hauts régimes, la poussée est saisissante. L’harmonie moteur/boîte fonctionne bien et les montées en régimes sont particulièrement gratifiantes ! Le châssis est également très efficace. La voiture est collée à la route et la transmission 4×4 n’autorise aucune dérive. La Formentor VZ5 BAT est avant tout à conduire comme une traction : le train avant est incisif et l’arrière suit, en fournissant la traction nécessaire pour bondir hors des virages. Le différentiel Torque Splitter, permettant de moduler la puissance transmise sur la roue extérieure, fonctionne avec beaucoup d’efficacité. Même sur route mouillée, l’adhérence n’est pas prise en défaut.

Avec ses 1683 kg sur la balance, ce SUV est presque léger pour sa catégorie, surtout en considérant sa puissance élevée. Le rapport poids/puissance tombe d’ailleurs à 3,74 kg/ch, une valeur similaire à celle d’une Alpine A110S ! Au volant, le poids ne se ressent pas outre mesure, même dans les freinages.

Ce SUV rassemble donc toutes les qualités d’une voiture vraiment sportive, sans toutefois tomber dans la radicalité au niveau des réglages qui pourraient altérer la polyvalence générale du véhicule. Car oui, la BAT est totalement utilisable au quotidien. On peut obtenir une consommation inférieure à 8 l/100km sur les routes secondaires, en appuyant (très) modérément sur la pédale de droite. Dans le cas contraire, la consommation dépasse facilement les 13 l/100km. Eh oui, les 450 chevaux sont gourmands !

Le prix de notre modèle d’essai est de CHF 89’675.- et les 400 exemplaires ont déjà tous été vendus. Certes, l’addition pique un peu mais c’est le prix à payer pour cette édition limitée qui en vaut réellement la peine. Parmi les modèles munis de ce moteur 5 cylindres, la BAT enfonce le clou et propose un exceptionnel rapport puissance/équipement/prix. Les concurrentes actuelles se nomment Mercedes GLA 35 AMG, Audi RSQ3 ou… tout simplement la nouvelle génération de Formentor.