À l’intérieur, la C 63 mélange chromes ornant les aérateurs et carbone entourant la console centrale (CHF 1’121.-), qui souligne une qualité de finition exemplaire. Les sièges sont excellents et offrent des renforts latéraux réglables afin de resserrer son corps comme dans un vrai siège baquet taillé sur mesure. Ils offrent une position de conduite optimale, mais se paient le prix fort : CHF 5’781.- tout de même. Et à ce prix vous devez encore rajouter CHF 971.- pour la climatisation des sièges avant.

L’apparence des deux écrans à bord peut être personnalisée, et les graphismes sont qualitatifs. On retrouve des touches haptiques au volant qui permettent de configurer pléthore de fonctions. Inconvénient de cet environnement : on reçoit énormément d’informations et il est difficile de tout voir au 1er regard. L’écran principal cache beaucoup (voire trop ?) de fonctions dans des menus secondaires, du réglage de l’éclairage d’ambiance aux configurations de chacun des modes de conduite.

En conduite quotidienne, la C 63 est idéale : ni trop haute, ni trop basse. Je l’ai trouvée cependant plutôt dure, et même en mode “Comfort”. La caisse est plutôt ferme… sans pour autant être rude pour le dos. Mais cela nous rappelle qu’on se trouve dans une des AMG les plus résolument sportives de la gamme. Les places arrière sont assez spacieuses mais impactent la taille du coffre, plutôt petit (360l). 

Au niveau de la fiche technique, il y a beaucoup à dire. Le moteur 4 cylindres turbo de 2.0l affiche rien qu’à lui 476 ch, une valeur impressionnante. Marié à une batterie (refroidie par liquide), cet ensemble hybride est optimisé pour ne jamais être totalement à court de jus. Le moteur est toujours aidé par une poussée électrique de la batterie. Par contre, les 680 ch entiers ne sont disponibles que si la batterie est pleine (et en mode Race, pendant dix secondes). Cependant, même si ce n’est pas le cas, on ne sent jamais qu’il en manque. Qu’importe les modes de conduite, il y a du couple partout. La réponse de l’accélérateur est immédiate. Le 0-100 km/h est théoriquement expédié en 3.4 secondes. Le moteur électrique dispose de deux vitesses qui se relayent à environ 140 km/h et on le sent, celles-ci enclenchant un à-coup de l’actionneur électrique sensible surtout lors d’accélérations à pleine charge. Cette batterie est positionnée sur l’essieu arrière et assiste le moteur thermique, lui-même aidé par l’assistance d’un turbo électrique. Même en relâchant l’accélérateur, il est suralimenté en permanence. En résumé, le terme « Hybride haute performance évolué » prend tout son sens.

La C 63 dispose pour la première fois d’une transmission intégrale 4MATIC+ Performance AMG, qui répartit les chevaux entre l’avant et l’arrière selon les conditions. La boite automatique à 9 vitesses SPEEDSHIFT MCT AMG a des rapports plutôt rapprochés. Les reprises sont donc expéditives. 

Col de la Furka, 6h04 du matin. Il est temps de découvrir comment toute cette technologie embarquée – partiellement responsable du poids conséquent de 2’145kg – se ressent sur des routes sinueuses privées de trafic. Au fil des virages le comportement est plutôt neutre, mais l’équilibre du véhicule devient survireur en mode « Master ». Le travail des roues arrière directrices (de série !) est peu sensible, mais assurément un atout pour resserrer les trajectoires. L’empattement est virtuellement raccourci avant les 100 km/h, et allongé au-delà pour optimiser la stabilité. L’adhérence est exemplaire et même sur des routes en mauvais état, les roues sont toujours bien rivées au sol. La puissance vous expédie de virages en virages, et on doit gérer et anticiper rapidement les changements de vitesse avec les palettes. La boite MCT a, par contre, parfois de la peine à suivre le rythme lors des rétrogradages. Celle-ci est également plutôt paresseuse lors des relances à faible vitesse.

Après avoir passé la région du Gothard, cap vers le sud pour découvrir le comportement du bolide d’Affalterbach sur autoroute. La recharge du système hybride en descente est assurément un atout. Comme en Formule 1, la voiture récupère l’énergie pour recharger la batterie. La gestion hybride est optimale. On apprend à adopter une conduite qui puisse « faire reposer » le moteur 4 cylindres après des efforts, durant les embouteillages par exemple. Le mode tout électrique affiche une autonomie de 13 kilomètres au maximum, et jusqu’à 130 km/h. L’autoroute est l’un de ses terrains de jeu favori, et révèle complètement son excellente polyvalence d’utilisation. Les consommations sont maîtrisées à 9l/100km avec une conduite douce, et la complémentarité entre le thermique et l’électrique est idéale. Cependant cette valeur s’élève à 12.8l/100km pour la totalité de notre essai, combinant principalement routes secondaires, autoroutes et cols alpins. 

Les tarifs actuels de cette nouvelle AMG C63 S E Performance commencent à partir de CHF 135’600, et notre exemplaire bien configuré rajoute plus de CHF 27’000.- à la facture. Les concurrentes à la Mercedes-AMG C63 S E Performance se nomment notamment BMW M3 xDrive, Audi RS4, ou encore Porsche Panamera GTS. Mais toutes n’offrent pas (encore) la possibilité de conduite électrique, qui est un réel atout en ville. 

Certes, un moteur 4 cylindres n’a pas le caractère ni l’allonge d’un V8 ou d’un V6. Mais les performances ressenties à bord de la C 63 font oublier ce petit manque d’animosité mécanique, une notion étant souvent subjective selon chacun. Mercedes a opéré à un changement de philosophie radical, perdant peut-être un peu le facteur de « voiture plaisir » allié à un gros moteur comme dans les précédentes versions, pour viser l’efficacité avec une fiche technique qui est superlative.