Avec une longueur de 4915 mm, une largeur de 1937mm et une hauteur de 1619 mm, la Q8 e-tron est une grande voiture qui en impose. Notre séance photo improvisée en présence d’une Audi S4 de génération B5 (1999-2001) permet de constater l’évolution stylistique majeure que la marque allemande a effectuée en 25 ans, tant dans les proportions – guidées par le marché – que dans le langage esthétique, décrit précédemment. Pour faciliter les manœuvres de stationnement de la Q8, le système « Park assist à distance plus » offre une assistance bienvenue pour les manœuvres à basse vitesse. Les grandes dimensions du véhicule permettent d’avoir des volumes de chargement de 569 litres dans le coffre arrière et de 62 litres dans un autre petit compartiment à l’avant.

Grimpons maintenant (eh oui, c’est un grand SUV) à l’intérieur de cette Q8 e-tron. Notre exemplaire mélange cuir perforé avec surpiqûres « Rouge Exprès », au toucher très qualitatif. On se retrouve dans un environnement sobre et globalement très bien fini, même si, sur notre exemplaire, une pièce entourant le tunnel central faisait parfois des bruits de vibrations. Ce tunnel intègre le sélecteur de vitesse (coulissant) et un emplacement vertical pour la recharge sans fil de son téléphone. Relevons aussi que nos sièges S line sont revêtus de microfibre «Dynamica» produites à partir d’anciens matériaux recyclés. D’autres détails de l’intérieur, comme par exemple les couvercles des boucles de ceintures, sont fabriqués à partir de granulés produits à partir d’anciens déchets plastiques automobile recyclés. Voilà pour la touche écologique. 

Comme les autres modèles actuels de la marque aux quatre anneaux, les deux écrans centraux regroupent toutes les fonctionnalités avec, en complément, une molette et quelques boutons physiques en-dessous. Un bon mélange qui est appréciable tant au niveau pratique qu’au simple toucher. Une petite imprécision a cependant été constatée: l’alerte de survitesse peut être réglée jusqu’à 240km/h, alors que cette voiture affiche une vitesse maximale de 200km/h…

En face du conducteur on retrouve l’écran HD de l’Audi Virtual Cockpit, complété dans cet exemplaire par l’affichage tête haute (compris dans le Pack Premium Plus à CHF 7300.-). En général, la continuité avec l’intérieur de l’ancienne Audi e–tron est très cohérente. Mis à part le volant, peu de changements sont en effet à signaler. Cet environnement familier a toutefois le mérite d’offrir un excellent mélange entre aspect pratique et design. 

Afin de titiller les 408 ch électriques de notre version 55, direction les routes de montagne. Bilan? Audi a fait un très bon travail niveau dynamique. On ne sent pas qu’on conduit une grosse voiture. La direction est directe et précise dans les épingles. L’ensemble est homogène. Les ingénieurs d’Audi ont apporté une démultiplication du boîtier de direction directe qui est combinée avec des suspensions de l’essieu avant plus rigides, donnant une réaction améliorée dans les virages serrés, avec juste une petite tendance au sous-virage, toutefois bien maîtrisée. Le couple de la propulsion électrique est très bien géré, mais j’ai cependant remarqué que le mode Boost du moteur (délivrant la totalité des 408 ch) n’est déjà plus disponible après quelques relances en sorties d’épingles en montée. De plus, le frein régénératif (à 3niveaux) est lent à la réaction de la palette et c’est un désavantage en descente, même si on ne veut pas aller vite. Il nécessite, à chaque fois, de le réactiver. On n’a ainsi pas la sensation de contrôler la voiture à 100%, même si on peut, bien entendu, largement compter sur les freins efficaces de la voiture. Dommage, car la gestion de la pédale de droite est, elle, vraiment exemplaire: pas trop brusque, pas trop molle, elle fournit une sensation optimale au pied, quels que soient les modes de conduite sélectionnés (efficiency – comfort – dynamic – offroad, tous agissant sur la hauteur de caisse).

À présent, essayons de découvrir comment la Q8 se comporte lors des trajets ou voyages plus longs, car cette voiture – que l’on peut qualifier de familiale – doit être en mesure de le faire. Premièrement, elle demande une approche différente d’une voiture thermique. C’est-à-dire ? Ne pas être pressé et bien prévoir son itinéraire à l’aide de la navigation intégrée qui vous propose d’avance vos arrêts de recharge.

Dans mon cas, le matin du départ, première surprise: même après une recharge complète, l’autonomie « proposée » n’atteint pas les 582 km maximaux théoriques. Même avec une consommation économe mesurée à 28 kWh/100 km pour la totalité de notre essai, comptez une autonomie réelle de 350/400 km avant de recharger votre véhicule, marge de sécurité liée aux potentiels imprévus compris dans le calcul. L’assistant d’autonomie d’Audi calcule les kilomètres restants en fonction de la conduite adoptée. En général, soustrayez le tiers de la valeur affichée pour obtenir votre autonomie réelle (avec une marge de sécurité). Le système a cependant tendance à ne pas trop prendre en compte les descentes qui réduisent la consommation sur votre parcours. Au final, on apprend donc à lui faire confiance et il est rare que le trajet configuré sur votre GPS se termine avec une autonomie inférieure à celle annoncée. Et si vraiment vous rencontrez des imprévus sur votre trajet, le mode Range est disponible pour vous faire grapiller quelques kilomètres d’autonomie en bridant tous les équipements énergivores à l’intérieur de la voiture.

Que retenir donc de l’autonomie générale de la Q8 e–tron? Mi-figue, mi-raisin. Même avec bonne volonté (recharge à 100%, conduite écologique) les 582 km annoncés ne sont pas atteints. Cependant, avec une bonne planification, vous pourrez mener à bien un voyage de 350-400km sans soucis, en vous fiant à l’autonomie annoncée.