ESSAI FORD MUSTANG 2024 – PRIME TIME !

Rédigé le 21/05/2024
Nicolas

FORD
MUSTANG
2024

L’essai Sport-Auto.ch du 17 mai 2024

Rédaction : Nicolas Mari
Photographies : Nicolas Mari, D.R. Ford

La Ford Mustang fait partie de ces voitures, très peu nombreuses, qui peuvent se targuer d’être devenues des icônes automobiles au fil des générations. Fêtant cette année son 60ème anniversaire, la Mustang se renouvelle avec sa 7ème génération. Son objectif est d’allier le charme de cette « Muscle Car » mythique aux nouvelles technologies, afin de « séduire une toute nouvelle génération de conducteurs », selon Jon Williams, directeur général de Ford Europe. La nouvelle Mustang arrive dans un contexte particulier pour Ford, qui aimerait s’affirmer sur le marché et recentrer sa gamme vers ses modèles iconiques. La marque « Mustang » à part entière s’est développée en 2021 en prêtant sa dénomination à la Mach E, un SUV électrique. En 2024, la Mustang se renouvelle et abandonne notamment la déclinaison à moteur 4 cylindres que l’on retrouvait dans la génération précédente, mais garde son V8 5.0 litres sans électrification ou hybridation. Alors, cette Mustang de 7ème génération se traduit-elle par la véritable renaissance d’une icône ? Éléments de réponse sur les routes de Nice.  

Les Ford Mustang de presse nous attendent sur le parking, au milieu des jardins du domaine du Mas de Pierre soignés au peigne fin. On retrouve les trois déclinaisons de la nouvelle gamme : GT, Convertible et Dark Horse. Nous y reviendrons. La signature stylistique marque une continuité avec la génération précédente de Mustang (voulue par les fans du modèle, d’après un sondage effectué par Ford). On retrouve une face avant qui parait plus agressive, notamment grâce à une partie en noir élargissant le bas de la calandre centrale, qui paraît donc plus proéminente. Le design a volontairement été modifié pour paraître plus athlétique. Les galbes prononcés des ailes arrière soulignent la silhouette musclée de l’Américaine et de nouvelles jupes latérales améliorent l’aérodynamique du véhicule. Au niveau des phares, de nouvelles diodes électroluminescentes modernisent les feux arrière classiques à trois barres. À l’extrémité de la ligne de toit fuyante, on retrouve un profil latéral plus anguleux au niveau des phares arrière. 

0-100km/h (s) : 4.9

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 4.11

propulsion
8 cyl. 5.0L atmo
446 ch / 540 Nm
1’836 kg

Au niveau de l’intérieur, Ford nous annonce un équipement « numérique révolutionnaire », avec un nouveau système de connectivité SYNC 4. Une dalle numérique orientée conducteur intègre un écran de tableau de bord de 12,4 pouces rejoint par un autre écran central de 13,2 pouces. Bien que présentant des graphismes évolués, l’ergonomie y est plutôt peu convaincante… du moins au-dessous des attentes fournies. Le système souffre de quelques moments de latence et, si l’on souhaite entrer dans les réglages (notamment pour configurer en détail ses modes de conduite), la carte de la navigation disparaît et met du temps à se relancer. Le système demande un temps d’adaptation, et il nous faudrait un essai de plus longue durée pour en juger la prise en main sur le long terme. On se consolera cependant avec le système audio Bang & Olufsen efficace, livré d’origine. La finition de l’habitacle est semblable à la génération précédente de Mustang, l’ajout d’inserts typés carbone et le cuir avec surpiqûres donnant une sensation de qualité globalement bonne, cependant toujours ternie par quelques parties en plastique noir granuleux, notamment sur la partie supérieure du tableau de bord. Les places arrière souffrent d’un manque de hauteur de plafond, contrairement par exemple à une Maserati Granturismo disposant de sièges à assise similaire.

Mais prenons maintenant la route, premièrement avec le modèle Convertible (décapotable sur pression d’un bouton). Première accélération et les visages s’illuminent : le V8 de 446 ch résonne des quatre sorties d’échappement rondes pour mon plus grand plaisir auditif. J’ai volontairement choisi pour la première étape de mon essai la version avec boîte automatique à 10 vitesses. Reprise de l’ancienne génération que nous avions essayée en 2018, elle procure toujours une sensation de patinage dans les relances à faibles vitesses, typique des boîtes à convertisseur. Les étagements sont courts et les rétrogradages avec les palettes réagissent différemment en fonction des modes de conduite sélectionnés, les passages ne s’effectuant pas au-delà d’une certaine plage de tours-minutes sur le rapport inférieur. De plus, certains à-coups vers l’avant se font sentir lors de rétrogradages sans freiner. Au niveau des modalités de conduite, on peut choisir entre Normal, Sport, Glissant, Drag, Circuit et Individuel. Ce dernier permet de configurer à sa guise notamment les différentes dureté des suspensions. Quoi qu’il en soit, la Mustang Convertible se dévoile totalement dès que le toit s’ouvre, ce qui me permet de rouler cheveux au vent en compagnie de la mélodie du V8 5.0 litres, peu importe le rythme de conduite choisi.

Découvrons maintenant la Mustang Dark Horse, la déclinaison la plus sportive de la gamme et uniquement disponible en coupé. Le modèle se veut « Badass » : augmentation de la puissance à 453 ch, 263 km/h en vitesse de pointe, mais toujours 540 Nm de couple comme la GT, 10 Nm de plus que la Mustang Bullitt que nous avions essayée en 2020. Par rapport à la GT, certains éléments esthétiques extérieurs changent, mais les différences ne sont pas aussi flagrantes qu’on pourrait le penser au premier regard. La Dark Horse reçoit des parties latérales noires venant souligner son regard sous ses phares avant, mais perd la partie noire factice qui est présente sur la GT sous la calandre centrale, donnant une impression (plutôt trompeuse) d’une toute nouvelle face avant. Elle bénéficie cependant d’une meilleure aéro avec notamment un aileron arrière fixe.

Prenons donc maintenant le volant d’une Dark Horse à la teinte particulière Blue Ember. Le V8 gronde. Par rapport aux modèles GT, la direction paraît plus directe et les sièges sont plus souples, avec un meilleur maintien latéral. D’autres sièges Recaro sont disponibles en option. Dotée de la boîte automatique, la Dark Horse permet de passer de 0 à 100 km/h en moins de 4.4 secondes, mais nous choisissons ici la boîte manuelle à six rapports (Tremec), qui est un régal au niveau du guidage. Sur les routes sinueuses, l’Américaine est surprenante par son agilité et son comportement cohérent. La Dark Horse reçoit un différentiel Torsen, comme la précédente Mustang Mach1 de 2022, qui l’aide à s’extraire efficacement des virolets. De plus, des pneus Pirelli P Zero PZ4 lui confèrent une tenue de route neutre et bien maîtrisée. Au niveau du freinage, rien à redire, les freins Brembo à six pistons sont efficaces. Tout cela donne une impression sécurisante au volant, comme dans la Mustang millésime 2018, alliée aux plaisirs du talon-pointe que cette boîte manuelle autorise. Malgré son étagement long, on prend toujours du plaisir à passer de virages en virages grâce au couple du gros moteur. Les cols de l’arrière-pays niçois – les mêmes que nous avions empruntés lors de notre essai de la Focus ST en 2019 – défilent et révèlent totalement la réussite du comportement sportif de cette Dark Horse et, plus globalement, de cette nouvelle génération de Ford Mustang.

Avec ces nouvelles Mustang, Ford persiste dans le segment des voitures de sport 100% thermiques et entre dans un ère intéressante. En effet, ses concurrentes dans sa catégorie s’effacent peu à peu : la Chevrolet Camaro a disparu des catalogues et la Jaguar F-Type est également en fin de vie. Avec le développement du nouveau moteur de F1 pour Red Bull en 2026 et les modèles Mustang GT3 qui courent actuellement dans le championnat WEC, la marque à l’ovale veut ramener au-devant de la scène son riche héritage sportif. Le constructeur a annoncé avoir préparé des nouveautés intéressantes, que ce soit sous la marque Mustang ou simplement avec le blason ovale. La Ford Mustang GTD a été officiellement confirmée pour la commercialisation en Europe. La recette ? Plus de 800 ch dans une Mustang qui vise carrément les Porsche GT3 en termes de performance pure. Aérodynamique, châssis, moteur… tout sera poussé à l’extrême. Elle sera disponible fin 2025 en série limitée. On a hâte de voir cela !

L’avis de Sport-Auto.ch

Tout comme la précédente génération que nous avions essayée, la nouvelle Mustang reste bel et bien une référence dans le segment des voitures de sport. Cela avec un rapport qualité-prix toujours assez intéressant. Les tarifs commencent à partir de CHF 66’500.- pour la GT et le prix de la Dark Horse débute à partir de CHF 77’800. Il faudra certes compter avec des consommations de carburant élevées mais cela sera assurément compensé par le timbre mécanique du V8 atmosphérique, toujours aussi agréable aux oreilles des mélomanes.

Ces différents modèles de la gamme sont tous pertinents : Mustang Convertible pour les balades, Mustang Dark Horse pour les puristes… on peine réellement à choisir sa favorite. Et le choix entre boîte automatique et manuelle devient rare aujourd’hui. Alors pourquoi s’en priver ?

nicolas[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Moteur V8 atmosphérique
  • Chassis et comportement efficace

  • Gamme complète
  • Rapport qualité/prix

Contre...
  • Système d’infodivertissement pas totalement convaincant

  • Consommation conséquente peu importe les modes de conduite

Merci à Ford Suisse pour l’invitation à essayer cette nouvelle génération de Ford Mustang du côté de Nice en France.

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