Le cockpit de la Jaguar F-Type R75 est positionné bas ; si comme moi vous dépassez la taille de 1,9 mètre, un peu d’entraînement sera nécessaire pour y accéder avec l’élégance requise par ce coupé. Une fois installé, aucune surprise, tout demeure comme à l’accoutumée. Une finition raffinée, un souci du détail et même l’odeur envoûtante du cuir créent une ambiance typiquement british. Le confort et le maintien latéral des deux sièges revêtus de cuir fin ne suscitent aucune critique. La disposition des commandes demeure inchangée et la technologie de l’info divertissement est d’une simplicité enfantine. Certes ce n’est pas le meilleur de sa catégorie et certainement pas le plus rapide, mais aucun risque que vous vous perdiez dans des dizaines de sous-menus. Simple et efficace, quoi qu’un peu dépassé. L’écran conducteur, en revanche, répond aux standards actuels. Il est entièrement personnalisable et plus rapide que l’écran central.

Sous l’interminable capot avant se dissimule le célèbre moteur V8 suralimenté de 5,0 litres, ici poussé à 575 chevaux pour un couple maximal de 700 Nm. Couplé à une transmission à huit rapports, la puissance est dirigée vers les quatre roues motrices, permettant à la F-Type d’atteindre 100 km/h en seulement 3,7 secondes. Quant à sa vitesse maximale, elle est électroniquement limitée à 300 km/h.

Une simple pression sur le bouton Start et le V8 Jaguar se réveille dans une sonorité tellement singulière qu’elle a été consignée à la Bibliothèque Nationale Britannique. Alors que Jaguar se tourne vers un avenir entièrement électrique, cette mélodie exquise a été enregistrée afin que les générations futures puissent l’apprécier.

Il est maintenant grand temps de prendre la route. Les fraîches températures m’incitent à prendre mes marques avec prudence malgré la monte pneumatique hivernale. Malgré tout, je constate que le son du V8 est toujours aussi mélodieux, même s’il n’est plus aussi viscéral qu’avant, législation oblige. En mode Dynamique les grondements et crépitements de l’échappement demeurent bien présents et le léger à-coup lors du changement de rapport à l’extrémité supérieure de la plage de régime est toujours aussi grisant.

Je note un comportement routier équilibré, une tenue de route exceptionnelle et une direction précise mais qui pourrait offrir plus de retour d’informations, surtout en mode Confort. Malgré son caractère propulsion prononcé, les quatre roues motrices assurent une adhérence remarquable. Lorsque l’accélérateur est sollicité, la puissance arrive de manière soudaine et fluide, mais ce n’est pas inconfortable. L’ergonomie des commandes garantit une accessibilité immédiate, permettant ainsi de se concentrer pleinement sur la route et de savourer pleinement chaque instant.

L’espace d’une nuit, une épaisse couche de neige a enveloppé le paysage pratiquement jusqu’en plaine. Je prends la route en direction du Val d’Illiez pour évaluer la F-Type sur la neige et faire quelques clichés du félin dans un environnement enneigé. Il neige à gros flocons et la route vers Champéry est totalement enneigée. J’opte donc dans un premier temps pour le mode Pluie/Verglas/Neige. Cependant, avec l’aide précieuse des quatre roues motrices, je gagne en confiance et passe rapidement en mode Normal, puis en mode Dynamique. Bien que la bête ne soit pas farouche, les 575 chevaux nécessitent une pression délicate sur la pédale d’accélérateur, l’électronique prenant en charge le reste.

En ralliant Morgins par la route forestière, je décide de désactiver toutes les aides électroniques disponibles. S’ensuit une oscillation de ses fesses de droite à gauche, presque comme si elle tentait de m’avertir de ne pas aller trop loin. Cela me confirme rapidement que sa traction intégrale est nettement orientée vers la propulsion. Pour le retour en plaine par la route cantonale, je n’hésite pas à rebrancher le mode Pluie/Verglas/Neige pour éviter qu’une accélération trop brusque lance les 1’800 kilos de la voiture dans une glissade incontrôlée.

Un rapide examen de la configuration de notre voiture d’essai révèle que le prix de base de la Jaguar F-Type P575 R75 est de CHF 151’600.-. À ce tarif, vous obtenez un modèle déjà bien équipé, puisqu’il vous suffira d’ajouter CHF 14’100.- pour acquérir un modèle identique à celui testé aujourd’hui, dont CHF 4’220.- uniquement pour le système audio Meridian. Une option totalement superflue puisque pour la dernière fois, la musique de cette F-Type se règle du pied droit.

Le positionnement tarifaire de la Jaguar F-Type P575 R75 est substantiel mais pas excessif en comparaison avec la concurrence. À titre d’exemple, les modèles Maserati Granturismo (550 ch), Porsche 992 Turbo (560 ch) et Mercedes SL63 AMG (585 ch) débutent tous à des tarifs nettement supérieurs à CHF 200’000.-.