Sébastien Buemi (Toyota) a été l’auteur d’une formidable remontée qui lui a permis de remporter samedi soir les 8 Heures de Bahreïn avec respectivement 29 et 36 secondes d’avance sur la première Porsche 963 ainsi que sur la première Peugeot 9X8, celle du Bernois Nico Müller. Le pilote vaudois a du coup offert à Toyota un nouveau titre mondial des constructeurs lors de cette 8e et dernière manche du championnat du monde d’endurance WEC. Chez les pilotes, le titre mondial est revenu à André Lotterer, Laurens Vanthoor et Kévin Estre sur la Porsche 963 d’usine numéro 6.

La finale du championnat du monde d’endurance a offert du suspense, des rebondissements et du spectacle jusqu’au drapeau à damier! Et si la Toyota GR010 Hybrid du Vaudois Sébastien Buemi, associé à l’ancien pilote néo-zélandais de F1 Brendon Hartley et au Japonais Ryo Hirakawa, s’est finalement imposée pour la seconde fois de la saison, la course a été indécise jusqu’au bout. On en veut pour preuve le fait que les six premiers, au volant de six voitures différentes (Toyota, Porsche, Peugeot, Alpine, BMW et Cadillac), ont terminé dans un mouchoir de 55 secondes après huit heures de course!

Grâce à ce troisième succès de Toyota cette saison, le constructeur japonais coiffe une sixième couronne mondiale d’affilée. Porsche se contente du titre mondial des pilotes, son premier depuis 2017, avec, comme nous l’avons déjà relevé en introduction, le Belge Laurens Vanthoor, l’Allemand André Lotterer et le Français Kévin Estre.

Kévin Estre est le premier pilote français à être sacré champion du monde d’endurance depuis 2016, l’année où son compatriote Romain Dumas, établi depuis plusieurs années à Arzier dans le canton de Vaud, avait remporté le titre mondial avec la Porsche 919 Hybrid dont il partageait le volant avec l’Allemand Marc Lieb et le Biennois Neel Jani.

Neel Jani, pointé à un moment donné au 2e rang du classement intermédiaire des 8 Heures de Bahreïn, a dû se contenter du 12e rang final au volant de la Porsche 963 privée de l’écurie Proton. Son recul au classement a notamment profité au Bernois Nico Müller (Peugeot) et au Zurichois Raffaele Marciello (BMW) qui ont terminé 3e et 5e, à respectivement 36 et 47 secondes de Sébastien Buemi. Le Genevois Edoardo Mortara (Lamborghini) a en revanche été contraint à l’abandon.

Dans la catégorie LMGT3, le Jurassien Grégoire Saucy (McLaren, 20e au classement général), le Grison Thomas Flohr (Ferrari, 21e) et la Soleuroise Rahel Frey (Lamborghini, 24e) ont respectivement terminé 6e, 7e et 10e. Ici aussi, les écarts ont été très faibles puisque, après huit heures de course, seulement 36 secondes les séparaient.

Sébastien Buemi :« C’est fou de penser que nous avons gagné la course alors que celle-ci semblait bien compromise à un moment donné. C’est un sentiment incroyable pour Toyota de remporter à nouveau le titre mondial. C’était notre objectif ici et nous l’avons atteint grâce à un formidable engagement de toute notre équipe. Lorsque notre voiture a été reléguée à la 10e place, je pensais que c’était fini. Mais mes équipiers ont fait du bon travail en ménageant leurs pneus et cela m’a permis de bénéficier en fin de course d’un avantage certain au niveau des pneumatiques. Je suis vraiment très heureux aujourd’hui. »

On le serait à moins! Sébastien Buemi a en effet remporté à Bahreïn la 26e victoire de sa carrière dans le championnat du monde d’endurance (WEC). Il s’agit bien entendu d’un record pour celui qui a déjà été couronné cinq fois champion du monde (quatre fois en endurance et une fois en Formule E) et qui a remporté les 24 Heures du Mans à quatre reprises! En vingt ans de carrière, Sébastien Buemi, âgé de 36 ans depuis le 31 octobre, possède l’un des plus beaux palmarès du sport automobile non seulement suisse, avec Jo Siffert et Clay Regazzoni, mais également mondial.

Crédits des photos : FIA WEC et Porsche