Disputé sur les routes à proximité de Gap, le Rallye Hivernal du Devoluy est devenu, en quelques années, une épreuve de préparation en vue du Monte-Carlo. Le plateau au départ de l’édition 2024 était particulièrement alléchant. Deux Rally1 officielles, sans système hybride comme ce sera le cas en WRC en 2025, étaient au départ avec le double Champion du Monde, Kalle Rovanperä, et Adrien Fourmaux qui effectuait ses débuts en compétition sur la Hyundai i20.
Sans surprise, la lutte pour la victoire au général s’est jouée entre les deux ‘équipages d’usine’ qui se sont partagé la majorité des temps scratchs. Si Victor Cartier réalise une surprise en devançant les deux favoris lors du premier chrono avec sa Toyota Yaris Rally2kit, c’est Adrien Fourmaux qui prend ensuite la tête de l’épreuve pour ne plus la quitter malgré la résistance offerte par Kalle Rovanperä.
Au terme des 133 km d’épreuves spéciales, Adrien Fourmaux et Alexandre Coria s’imposent, débutant ainsi parfaitement leur collaboration avec Hyundai Motorsport. A noter toutefois que la paire française a disputé la première ES avec des Pirelli avant de les troquer pour les Hankook qui leur serviront lors de la saison 2025.
VICTOIRE EN RALLY2 POUR LES SUISSES
Avec 16 Rally2 au départ, dont de nombreux concurrents venant préparer l’ouverture du WRC qui aura lieu sur des routes similaires, la lutte fut intense pour la dernière marche du podium. Les routes étaient particulièrement délicates avec de la neige, du verglas, de la ‘soupe’ et même du sec.
Dans ces conditions, Jonathan Hirschi et Charlène Greppin (Citroën C3 Rally2) s’en sortent parfaitement et remportent la victoire en Rally2, sur la dernière marche du podium général. L’équipage suisse devance d’un peu moins d’une minute les vice-champions WRC3, Mattéo Chatillon et Maxence Cornuau, lesquels effectuaient leur deuxième sortie en Rally2.
Jonathan Hirschi nous raconte :
‘Je suis très content de notre rallye. On a bien roulé malgré des conditions de route très délicates. On a tout eu… du sec, de la glace, de la neige et même de la soupe. Dès la première spéciale, on était bien dedans et on fait un bon temps. Les concurrents de derrière ont eu des conditions plus favorables.’
(NDLR : plusieurs concurrents en 2RM y réalisent un Top10)
Au vu des conditions météorologiques, le choix des pneus était primordial :
‘Vu qu’on n’avait pas de Monte Carlo à préparer, on n’avait aucune raison de rouler en Hankook (NDLR : nouvelle monte pneumatique obligatoire pour la saison 2025 du WRC) donc on a roulé en Michelin qu’on connaît déjà. Tout au long du rallye, on a fait de bons choix.’
Le double-champion Suisse des rallyes réalise ainsi une excellente fin de saison :
‘J’apprécie particulièrement ces conditions de route et j’étais à l’aise. Après la victoire au Rallye International du Valais, c’était une fin de saison idéale. C’était probablement mon meilleur rallye de la saison.’
‘Il y avait une super ambiance sur ce rallye. Les organisateurs, les spectateurs mais aussi entre les concurrents. C’était très sympa.’
La saison d’Hirschi est bien finie mais de quoi sera fait son avenir ?
‘Dans tous les cas, on ne va pas rouler au Monte-Carlo. Après, pour le reste de la saison, on va peut-être encore disputer le Championnat de France mais cela prend beaucoup de temps et demande beaucoup d’engagement. Le niveau du Championnat de France est excellent et c’est sans doute le meilleur endroit pour évoluer. Par contre, c’est difficile à concilier avec ma vie professionnelle qui me demande également beaucoup d’engagement.’
Et le Championnat Suisse en 2025 ?
‘La Suisse compte de belles épreuves que j’aime beaucoup mais on verra…’
LES AUTRES SUISSES PRESENTS
Olivier Burri et Anderson Levratti terminent huitièmes sur la Hyundai i20 N Rally2. Sur une autre Hyundai, Daniel Guex et Christopher Guieu se classent 27e après avoir reçu une pénalité de 3 minutes et 10 secondes pour un pointage en retard durant le rallye. Moins de réussite en revanche pour Jonathan Scheidegger et Luc Santonocito qui sont contraints à l’abandon en début de rallye sur problèmes mécaniques sur leur Peugeot 208 T16.
Le Jurassien Olivier Burri revient sur la course :
‘C’était une ‘vrai Monte’ avec de la glace, de la neige et même du sec. On découvrait les pneus Hankook et ça n’a pas été facile. On a eu quelques surprises positives mais aussi du négatif. Les pneus neige sont très durs et on n’arrive pas à les chauffer. En plus, les clous ne s’évacuent pas.’
A l’issue du rallye, Burri nous confie avoir été impressionné par le rallye d’Hirschi qu’il n’a pas manqué de féliciter. Et la suite ?
‘Le Dévoluy était une préparation pour le Monte Carlo. On ne sait pas encore avec quelle voiture on va y rouler. Peut-être qu’on va encore disputer la Ronde du Jura pour tester la Skoda.’
Affaire à suivre donc…
Crédits photographiques : Christophe Cornevaux