PORSCHE
PANAMERA 4

L’essai Sport-Auto.ch du 15 août 2024

Rédaction : Nicolas Mari
Photographies : Nicolas Mari

Porsche a présenté en novembre dernier sa 3ème génération de Panamera. La berline sportive de Stuttgart propose de légères modifications stylistiques, des nouvelles fonctions numériques et un “plus large éventail de sportivité et de confort de conduite” pour le conducteur et ses passagers. Avec une grande volonté de s’imposer comme la berline la plus dynamique du segment, est-ce que Porsche réussit à proposer une recette convaincante ? Et comment se porte la version de base du catalogue à transmission intégrale ? Réponses dans cet essai du modèle Panamera 4. 

À l’extérieur le design évolue légèrement par rapport à l’ancienne génération. La face avant aborde un look plus sérieux, les optiques inférieures perdant leur horizontalité et devenant verticales. Mais c’est surtout la nouvelle prise d’air supérieure à la plaque d’immatriculation qui assoit plus verticalement le museau de la grande berline. L’allure du profil reste dans la lignée de l’ancienne génération et offre un bel effet, justement proportionné. Notre modèle d’essai est équipé des roues de 19 pouces avec jantes “Panamera Style” (CHF 670.-) et étriers de freins noirs (CHF 1020.-). D’autres montures pouvant grimper jusqu’à 21 pouces sont disponibles dans la (longue) liste des options

0-100km/h (s) : 4.5

Vmax (km/h) : 270

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.4

4×4
V6 cyl. bi-turbo
353 ch / 500 Nm
1’920 kg

À l’arrière, le bandeau lumineux est toujours présent, mais cette fois avec deux barres de leds totalement horizontales. On retrouve les 4 sorties du système d’échappement Sport (CHF 3760.-) aux extrémités de la face arrière. Sous certains angles, la Panamerareprend des gimmicks stylistiques très semblables à la Porsche 992 Carrera, notamment au niveau du becquet sous l’aileron arrière.

Peu importe par quelle porte on entre dans la voiture, l’intérieur de la nouvelle Panamera donne l’impression d’être enveloppé dans un cocon. Au toucher, on retrouve un cuir lisse qualitatif (bicolore noir/bordeaux, CHF 5220.-) habillant tout l’habitacle, et le toit panoramique séparé en deux parties (CHF 2570.-) apporte une luminosité agréable à l’intérieur. Notre version inclut une 5ème place (CHF 1020.-) au milieu des sièges arrière enveloppants, qui sera cependant à privilégier seulement pour des brefs trajets. 

À l’avant, l’agencement a été revu et les anciens compteurs analogiques en face du conducteur font désormais place à un écran fixe légèrement incurvé. Assez banal à l’œil, celui-ci peut cependant vous afficher la configuration typique des 5 compteurs Porsche centraux, en jouant avec les multitudes options d’affichages virtuels disponibles. La vue en face du conducteur est aérée, sans casquette au-dessus des compteurs. Sur le volant on retrouve une molette où il est possible de sélectionner 3 modes de conduite (Normal – Sport – Sport Plus), équipée d’un bouton central permettant d’activer un “overboost” de 30 secondes pour vivifier la mécanique en cas de manœuvres de dépassements soudaines à effectuer, par exemple. Autre nouveauté: pour démarrer la voiture, plus besoin de tourner la clé à gauche de celui-ci, un bouton l’a remplacé.

La console centrale de la Porsche Panamera est très épurée mais offre cependant un bon équilibre entre éléments de commande numériques et analogiques. Point noir cependant pour sa finition…noire brillante dont les reflets peuvent éblouir le conducteur selon l’orientation du soleil sur son trajet. Sous celle-ci, on retrouve un (intelligent) compartiment pour smartphone refroidi avec fonction de charge inductive. Les nouvelles bouches d’aérations peu communesnon réglables manuellementintègrent un filtre à poussière fine avec fonction de recyclage de l’air (ionisateur en option à 555.-, mais compris dans le Porsche Swiss Package à 0.-).

Un nouvel écran au niveau du passager (CHF 1830.-) permet d’afficher les données de performances du véhicule, d’utiliser le système d’info-divertissement en autonomie, et prend même en charge le streaming vidéo pendant la conduite. Mais pour ce dernier point le conducteur du véhicule ne pourra pas en profiter, les pixels de cet écran sophistiqué étant volontairement rendus invisibles depuis son point de vue diagonal.

En conduite quotidienne la Panamera est très agréable à rouler. En revanche, la direction est particulièrement peu démultipliée et demande des mouvements plutôt grands pour les manœuvres à basse vitesse. Sur autoroute, la grande berline est plus à l’aise et le système de suivi de voie « Porsche Assist Lane », amélioré par rapport à l’ancienne génération, se déploie désormais sur des distances plus pertinentes, pas trop tard mais pas non plus trop tôt.

Le moteur turbo V6 de 2,9 litres a été optimisé et génère désormais 353 ch avec un couple de 500 Nm, soit une augmentation de 23 ch et 50 Nm par rapport à son prédécesseur. Il chante plutôt bien et les sifflements des turbos sont agréables à l’oreille lors de relâches d’accélérateur, en mode Sport. Le système d’échappement délivre même quelques légers borborygmes, lors de certains rétrogradages à chaud. Les performances en accélérations sont cohérentes en tenant compte du poids de 1920 kg de notre version : le 0 à 100 est mesuré en 4.8 secondes. Ce V6 offre également un bon compromis au niveau des consommations, oscillant entre 8l/100km et 10l/100km en utilisation normale sur routes secondaires et autoroutes, des valeurs plus que correctes pour une grande berline à vocation sportive, sans hybridation. De plus, le grand réservoir de 90l autorise des distances de voyages conséquentes sans passer par la colonne d’essence. 

Mais où la Panamera surprend particulièrement, c’est dans les routes sinueuses de montagne (si, si !). Le travail de Porsche au niveau du châssis révèle des aptitudes dynamiques carrément impressionnantes, mais l’absence des 4 roues directrices comme dans la Panamera S E-Hybrid que nous avions essayée en 2023. De plus, la grande berline est équipée de série du système de suspensions pneumatiques Porsche Active Suspension Management (PASM). Résultat : une exceptionnelle stabilité dans les chaussées en mauvais état. La voiture garde le cap, les changements de direction sont précis et le confort à bord n’est même pas altéré. Le comportement sportif est (et reste) donc exemplaire. 

Au sujet de la boite de vitesse PDK à 8 vitesses, certaines lacunes relevées dans l’ancienne génération reviennent cependant ici : les passages des vitesses et la relative douceur de ceux-ci sont satisfaisants, mais plus de réactivité lors de certains rétrogradages serait appréciable, à l’image de ce qu’on retrouve dans une 911 par exemple. En descente, on déplore également un léger manque de frein moteur. Pas de quoi cependant altérer une excellente habilité à avaler les courbes avec une efficacité totalement convaincante. 

La nouvelle Panamera affirme ainsi son statut de référence parmi les grandes berlines sportives. Disposant d’un équipement de série enrichi par rapport à sa génération précédente, la Panamera 4 s’échange à partir de CHF 136’100.- (CHF 176’050.- pour notre version) et propose une recette convaincante pour une grande voiture sportive, mais agréablement polyvalente. Au sujet de ses concurrentes, on peut citer par exemple la Mercedes Classe E ou l’Alpina B8 Gran Coupé. Les Maserati Ghibli et Quattroporte auraient pu également être citées, mais elles ne sont désormais plus fabriquées.

L’avis de Sport-Auto.ch

La nouvelle Porsche Panamera continue à offrir une excellente partition combinant design modernisé, équipement luxueux et tenue de route surprenante. Elle offre toujours des sensations de conduite très plaisantes et la réelle impression d’être au volant d’une voiture au dynamisme très poussé. Certes, l’addition au prix d’achat impacte (très) négativement le rapport prix/puissance, mais les qualités intrinsèques du châssis et l’ensemble convaincant font presque oublier ce tarif de départ élevé pour cette version de base Panamera 4. 

nicolas[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Comportement dynamique et tenue de route
  • ADN Porsche préservé
  • Moteur V6 cohérent 
  • Consommation et autonomie correctes
  • Agencement intérieur et confort
Contre...
  • Rapport prix/performances
  • Bouton start/stop peu valorisant
  • Options supplémentaires onéreuses

Merci à Porsche Suisse pour le prêt de cette Porsche Panamera 4. 

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