AUDI
SQ5 (80A)

L’essai Sport-Auto.ch du 13 juin 2024

Rédaction : Gaëtan Brunetti
Photographies : Gaëtan Brunetti

Sorti en 2012, le SQ5 de première génération avait surpris tout le monde en étant le premier véhicule Audi badgé S avec un moteur diesel. Plus d’une décennie plus tard, la formule est identique et le SUV sportif nous revient dans une version restylée. Découvrons ensemble ce que vaut ce SQ5.

Audi a présenté son Q5 de seconde génération il y a sept ans déjà. Aujourd’hui, nous essayons la version phase 2 qui reprend les différents codes esthétiques des Audi actuelles. Si la forme générale du Q5 n’a pas évolué, l’avant de notre véhicule du jour s’est assagi par rapport à l’ancienne version. On y retrouve une calandre en nid d’abeilles qui, malheureusement, est complètement obstruée sur la moitié de sa partie inférieure.

0-100km/h (s) : 5.1

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 6.55

4×4
V6 3.0L bi-turbo
341 ch / 700 Nm
2’234 kg

Avec la teinte Audi Exclusive Sevillarot Metallic (CHF 4’040.-), des jantes en alu Audi Sport de 20’’ pouces (CHF 850.-) et de multiples parties de couleur gris aluminium, la configuration de notre SQ5 révèle une perte de sportivité par rapport à son aîné. A l’arrière, comme tout modèle S, le SQ5 reçoit deux doubles-sorties d’échappement. Sauf qu’ici, elles sont entièrement factices. Dommage pour un SUV à vocation sportive. Dans l’ensemble, il garde une ligne de baroudeur prêt à sortir des sentiers battus.

A l’intérieur, on retrouve également le travail des équipes d’Audi Exclusive avec un mélange de pièces en carbone (CHF 1’330.-) et de sellerie cuir cognac (CHF 6’310.-), mis en lumière par un grand toit panoramique (CHF 1’980.-). A la fois bien présenté et assemblé, l’ensemble des fonctions principales est accessible avec des boutons physiques, ce qui est appréciable. En revanche, il est regrettable que l’écran tactile central n’offre pas la possibilité d’être commandé à l’aide d’une molette.

Le gros point fort de ce SQ5 réside dans son côté pratique intuitif. En quelques secondes, la banquette arrière peut être rabattue afin d’obtenir un coffre de 1510 l. Les petits équipements comme les pare-soleil arrière (CHF 270.-), les sièges chauffants avant et arrière (CHF 410.-), le rail d’accessoires dans le coffre ou encore le dispositif d’attelage (CHF 1’310.-) en font une voiture très polyvalente.

Sous le capot, rien n’a bougé puisqu’on retrouve le V6 3,0L bi-turbo TDI diesel de la première version. Il développe 341 ch et pas moins de 700 Nm de couple. Audi l’a cette fois-ci doté d’une boîte automatique Tiptronic à 8 rapports. Cette nouvelle version du V6 TDI est équipée d’une micro-hybridation de 48 V et d’un compresseur électrique qui permettent aussi bien d’aider ce moteur dans les relances que de faire baisser la consommation.

C’est sur la balance que l’Audi SQ5 ne peut rien cacher car le poids fait un bond de plus de 300 kg, passant ainsi la barre des deux tonnes. Notre SUV sportif est équipé d’un système de transmission Quattro à différentiel sport (CHF 1’760.-), permettant de répartir la puissance de manière variable entre les essieux avant et arrière (40/60 de base, jusqu’à 70% sur l’avant et 85% sur l’arrière). La grosse nouveauté se trouve dans la suspension pilotée qui permet de modifier la hauteur de caisse en fonction des terrains.

En démarrant pour la première fois ce SQ5, on découvre que les ingénieurs d’Audi ont dû revoir le son de l’échappement (ainsi que celui sortant des haut-parleurs). Il est travaillé et assez rauque pour nous faire croire à la présence d’un V8 sous le capot. La position de conduite se révèle être trop droite entre l’assise et le dossier, malgré la recherche de réglages optimaux, mais nous nous adaptons assez rapidement. En conduite normale, le SQ5 ressemble à tout autre SUV plus classique, vous permettant de vous déplacer dans un certain confort, tout en étant dynamique.

Passons au mode “Individual” pour tirer profit du meilleur de ce SQ5. Il est vrai que le couple gigantesque vous catapulte dès 1’750 trs/min une fois la pédale d’accélérateur enfoncée. Le V6 bi-turbo n’a aucun mal à mouvoir les quelque 2’234 kg et la poussée ne faiblit pas. La direction quant à elle manque légèrement de feedback en conduite sportive, cela étant amplifié avec la monte de pneus 4 saisons Pirelli Scorpion Verde (255/45 R20) de notre véhicule d’essai.

ESP déconnecté, le SQ5 garde une excellente motricité procurée par le système Quattro mais la prise de roulis est bien présente. Il est parfois impossible de remettre les gaz plus tôt en sortie de virage, comme si toutes les aides ne pouvaient pas être réellement déconnectées. La boîte Tiptronic est réactive mais reprend tout de même la main lors du kick down en mode séquentiel. Le côté sportif n’est pas vraiment présent et, même sous la pluie, il faudra le pousser dans ses derniers retranchements pour réussir à entretenir une légère dérive du train arrière.

S’il y a une carte que le SQ5 doit absolument jouer, c’est bien celle de la consommation. L’adoption d’un V6 diesel sur un tel véhicule doit permettre une autonomie et une consommation des plus optimales. Et la micro-hybridation de 48 V m’a réellement surpris sur ce point avec des consommations de 6 l/100 km en trajet urbain. J’ai également pu faire un trajet de quasiment 600 km, comprenant 50% d’autoroute et 50% de routes secondaires, avec une consommation de 7,3 l/100 km. Dans ces conditions, le réservoir de 70L permet donc de flirter avec les 1’000 km d’autonomie.
Au final, je m’en sors avec une honorable moyenne de 8,8 l/100 km de consommation sur 1’200 km d’essai (annoncé à 8,2 l/100 km WLTP).

Débutant à un tarif de CHF 91’750.-, notre SQ5 d’essai voit sa facture grimper à un tarif faramineux de CHF 128’748.-. Si on le compare à ses homologues allemands, le BMW X3 M40d débute lui à CHF 95’700.-, offrant un poids moindre de 200 kg et le Mercedes-Benz GLC 450d 4MATIC débute à CHF 90’535.-, offrant quant à lui 50ch supplémentaires. Un autre concurrent du SQ5 est le Range Rover Sport SE qui débute à CHF 105’300.- mais qui propose une motorisation hybride rechargeable diesel.

L’avis de Sport-Auto.ch

Même si le badge S est bien apposé à l’arrière de ce SQ5, les sensations sont quelque peu filtrées. La sportivité de ce SUV n’est donc pas son point le plus marquant mais il saura répondre à vos attentes sur tout type de terrains. Le V6 3,0 l bi-turbo apportera tout de même un certain agrément de conduite.

Sa polyvalence et sa consommation réduite par rapport à une motorisation essence font la force de cet Audi SQ5 dans une utilisation quotidienne.

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Polyvalence d’utilisation / praticité
  • Présentation intérieure soignée
  • Consommation contenue
Contre...
  • Poids en hausse
  • Tarif conséquent
  • Manque de sportivité

Merci à Audi Suisse pour le prêt de cet Audi SQ5.

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